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samedi 3 décembre 2011

La selection de Noel, 6

The Grocery - Tome 1

- Par Singelin et Ducoudray - 
Ankama Éditions

Singelin est un jeune dessinateur qui est lié à au moins deux belles surprises made in Ankama parus cette année.
En février est arrivé Doggybags, du comic/grinhouse, ou la première histoire (de loups garous bikers) était œuvre de Singelin.
Il nous revient illustrer une histoire de Ducoudray, et  ça sent le corner à pleins nez!
Amateurs de Mobb Deep, The Wire et adeptes de la rue, ce titre est pour vous!
Pour les autres , ce titre est pour vous!
 
Mr Friedman vient de reprendre une épicerie dans le centre ville de Baltimore, et Elliott, son fils part à la quete de nouveau potes, son chemin va croiser celui de Sixteen , jeune corner boy, dealer de coin de rue.
 
Avec ce mélange graphique de Monsieur Patate, de personnages animaliers, ces têtes de piafs, Singelin donne le ton, ses mini dealers qui fournissent du crack et s'éclatent le bide aux bonbecs, sont comme des moineaux a piailler pour des graines, subissent et reproduisent l'absence de modèle, à part Elliott et son père, qui renvoi au film de John Singleton ( Boyz n' the hood), qui flirt entre le gamin éduqué et le mini thug en permanence.
 
 
 A la fois cliché et hommage à la "rue" telle que décrite, et parfois décrié, dans les clips de rap, The grocery était destiné a être publié au label 619, tant le dessin, l'ambiance et l'histoire ( qui n'a pourtant rien à voir) renvoie à Mutafukaz, le genre urbain étant souvent mal interprété que ce soit par les auteurs ou les lecteurs, ce titre va droit dans le créneau "série Télé sur les dealers du ghetto", mais le trait est trop gros pour qu'on oublie que c'est une oeuvre de fiction, drole et touchante, sans jamais être moralisatrice, avec des touches d'analyses sociales justes et profondes sans pour autant être lourdes!
 
Effectivement, en parallèle de la  bande de Sixteen et Elliott, il y a Washington, soldat de la guerre d'Irak qui rentre au pays et se prend la crise des Subprimes en plein dans la gueule, sa grand mère (Martha Washington, l'hommage est volontaire?) etant à l'hospice.
 
Il y a Ellis ONE, l'ancien chef du quartier, celui qui a fait fondre le fauteuil électrique, l'homme plus fort que Suge Knight et le Death row, il veut reprendre ce qui son du, comme si Tony Montana avait survécu et tentait de se réapproprier Miami ( un comics disponible chez indeez d'ailleurs).
 
Il y a le père d'Elliott, homme parmi les hommes, qui est epicier comme on rentre dans les ordres, par foi, en quelque chose en tout cas.

Et puis il y le ton, délibérément drôle et dur, humain et ultra violent, en somme comme ses kids qui vivent la guerre quotidienne des pays riches, celle des pauvres, des sans, mais pour autant trop américains pour s'indigner, juste assez futés pour écraser l'autre, l'inconnu qui menacent leur corner.

La comparaison à The Wire est presque trop facile quand on parle d'apprentis dealers à Baltimore, mais volontairement pris en exemple et assumé ( C'est la série préféré d'Elliott).
Verrons nous les seconds couteaux devenir des caids par la suite?
 Un vrai régal de lecture, un bon cadeau de noel en somme!
 
Laurent "Bodie" 

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